Oublié en 2021 ; Chez Plon
Résumé : Berlin, juste avant la Seconde Guerre Mondiale. On suit les destins croisés de deux chefs d’orchestre: l’un Rodolphe Meister – personnage fictif – en devenir, l’autre Wilhelm Fürtwangler – réel – à l’apogée de sa carrière. Face à la montée du nazisme, l’un fuira à Paris avec sa mère, célèbre cantatrice, et l’autre dirigera le Philharmonique de Berlin, l’un des orchestres les plus prestigieux du monde, envers et contre tout. Adulé par Hitler, Fürtwangler, malgré son dégout du nazisme, du dictateur et toute sa clique, restera à Berlin, ce qu’on lui reprochera des années plus tard.
Ma critique : Ce roman pose une question extrêmement délicate et passionnante: l’art est-il nécessairement politique? ou bien peut-il s’affranchir de la politique? C’est tout l’enjeu de cette histoire, que l’on vit à travers le numéro d’équilibriste de Fürtwangler. Négocier la tranquillité pour ses musiciens juifs, opposer la beauté de la musique à la barbarie du régime, continuer à jouer coute que coute. Mais cela a-t-il du sens de jouer de la musique quand d’autres doivent fuir dans la nuit, quand on interdit, on condamne, on tue ? On reprochera notamment à Fürtwangler d’avoir serré la main de Hitler à la fin d’un concert. Mais quelle alternative restait-il. Cela est extrêmement intéressant, et il faut à tout prix éviter de juger avec notre regard du XXIe siècle. Qu’aurions-nous fait, nous ne savons pas. Mais le roman tire en longueur. L’auteur tente des cliffangers peu convaincants, un faux suspens aussi au sujet de Rodolphe, et des descriptions musicales beaucoup trop longues pour des profanes. Cela fait que l’on s’ennuie un peu au final… Dommage.
Ma note: 6/10
Anne-Sophie
Les Plumes qui papotent 