Publié en 2015 ; Chez JC Lattès
Résumé : En pleine promotion de son dernier livre (jamais cité mais on comprend qu’il s’agit de Rien ne s’oppose à la nuit, roman de Delphine de Vigan inspiré de sa relation avec sa mère), Delphine fatigue, et peine à se projeter dans un prochain roman. C’est à ce moment là qu’une nouvelle amie, qu’elle appelle « L », entre dans sa vie. Et y prend de plus en plus en plus, enlisant Delphine dans une relation toxique. L. insiste sur l’importance du réel dans les livres, Delphine plaide la fiction. Le roman nous parle de cette relation entre les deux femmes, la manière insidieuse, instable et nuisible dont elle s’est construite. Elles semblent si proches, avec tant de points de commun, que ça en devient louche…
Critique : J’ai d’abord eu du mal à m’intéresser à ce roman : l’auteur nous annonce dès le début que sa relation avec L. a été néfaste, et qu’elle a brutalement pris fin. On sait donc clairement où elle veut nous emmener, mais elle y va à pas de loup. De notre point de vue de lecteur averti, on sent naitre l’emprise, et nous avons envie d’ordonner à Delphine d’ouvrir les yeux et de fuir. Mais elle est elle-même la première à constater tout cela, elle nous amène à le penser. C’est si facile d’avoir du recul quand on n’est pas concerné, cela pourrait être si tentant de juger… Et puis surtout l’auteur nous délivre avant tout une leçon, elle semble nous crier « ne croyez pas tout ce qui est écrit dans les livres, cela n’a pas d’importance. Laissez vous emporter par mon histoire ». Elle questionne notre quête du vrai, notre envie de savoir, ce côté fouine qui nous habite malgré tout. Et met en lumière qu’on se trompe de sujet: et que fiction ou réalité, finalement: quelle importance?
Ma note: 8/10
Anne-Sophie