Chaque Noël est différent. Chaque année, cette fête magique nous fait ressentir à quel point nous changeons.
Si je me souvenais de mon premier Noël, je suis sûre que j’aurais aimé les voix chaleureuses et le tintement cristallin des verres. Les lumières du sapin ont sans doute arrondit mes yeux de surprise et de ravissement. Je suis peut-être passée de bras en bras en gazouillant, sans vraiment comprendre l’origine de toute cette euphorie.
Les premières années sont celles où l’on attend Noël avec une ferveur sans pareille. L’impatience est telle qu’il faut compter les dodos avant de commencer le calendrier de l’avant, puis compter les chocolats avant la veillée du 24 ! Tout se métamorphose, de jolies lumières prennent place sur les lampadaires, des sapins poussent un peu partout sur les trottoirs, il fait nuit tôt, il flotte un air de fête. Mais surtout, il y a la liste du Père Noël, ce moment un peu fou, où nous tournons les pages des catalogues de jouets, le front plissé, le crayon entre les dents. Quel sera le cadeau qui nous fera rêver ? Est-ce que le Père Noël pourra passer dans la cheminée ??
Puis vient le doute. Des copines à l’école disent qu’il n’existe pas, que c’est une légende, tout comme la petite souris ou le Père Fouettard. On a alors l’impression d’avoir été berné pendant toutes ces années. Parfois, il faut encore jouer le jeu pour un cousin ou un petit frère, et, subrepticement, on devient grand.
A l’adolescence, Noël change encore de visage. Fini les catalogues de jouets, les rêves plein les yeux. Nous recevons, avec bonheur toujours, une petite enveloppe. Le repas est long, il fait trop chaud dans la maison. J’attends de retrouver ma voisine à la fin de la soirée. Nous pensons déjà à la soirée de Nouvel An, à quelle tenue nous porterons.
Lorsque j’étais en première année de médecine, les partielles du premier semestre se déroulaient dès la rentrée de janvier. Ainsi, nous étions assurés de passer des vacances de Noël bien stressantes. Tandis que la plupart des étudiants restaient à Nancy pour potasser, les autres, dont moi, rentraient fêter avec leur famille. Je me souviens avoir culpabilisé d’avoir passé un après-midi au marché de Noël en songeant à toutes ces heures que j’aurais dû passer penchée sur mes cours.
Puis vient la période adulte, on s’installe, on travaille. Quel plaisir de pouvoir enfin faire de vrais, beaux cadeaux !!! La première fois que j’ai reçu mes parents pour Noël, c’était à la fois une joie et une angoisse. Mes pauvres connaissances en cuisine n’égaleraient jamais les petits plats succulents de ma maman ! La table est-elle aussi bien décorée ??? La musique conviendra-t-elle ??? La magie de Noël cède malheureusement un peu la place à une gestion purement pratique.
Mais les fêtes de fin d’année, ce sont surtout des moments en famille, avec ceux que l’on voit moins souvent. Au fil du temps, c’est cela qui prend toute son importance. On fait une pause dans le quotidien et on savoure ce temps ensemble, en essayant d’oublier les soucis et les tracas. Chacun met son plus bel habit, affiche son plus joli sourire et participe à un moment inoubliable…
… Mais lorsque l’on a des enfants, tout recommence. Quand je vois leurs yeux ébahis devant notre sapin de Noël, quand j’entends leurs cris de joie en ouvrant la fenêtre du calendrier de l’avent. Quand je lis leur liste de jouets, avec les lettres irrégulières et les fautes d’orthographes, quand je les vois déballer leurs cadeaux avec un bonheur incommensurable… Je suis projetée trente ans en arrière et je m’efforce de ne pas oublier la petite fille que j’étais…
Diane