Qu’il est doux ce moment où la ville s’habille de lumières ! Ou les chants de Noël retentissent dans les rues, où les gens se pressent dans les rues, vin chaud à la main pour les plus grands, ballons gonflés à l’hélium pour les enfants. Les maisonnettes de bois s’alignent sur la place Saint Louis, répandant dans l’air des effluves de vin chaud, d’ail et d’épices.
Les artisans et bijoutiers ont décoré leur stand, ils sont emmitouflés dans des couches de laine, bonnet de Noël sur la tête, mitaines aux mains. Tous veulent nous vendre leurs savons, bougies ou pains d’épices. Ils ont les joues rougies par le froid et le vin chaud, ils s’apostrophent gaiement.
Dans la maison du Père Noël, il y fait bien chaud. Ici s’amoncellent des décorations pour le sapin, la table ou maison. On y trouve des Père Noël mécaniques qui chantent en bougeant leur main gantée. Ceux-ci me rappelle ma chère Grand-mère, qui les affectionnait tant. À l’entrée de sa maison, il y en avait un avec un capteur. À chaque fois que quelqu’un entrait, il s’animait, nous honorant d’un tonitruant « Petit Papa Noël ». Les enfants ont les yeux écarquillés devant les patineurs miniatures qui glissent sur leur décor. Partout, il y a de petits écriteaux interdisant de toucher les objets et l’on entend les mamans rappeler leurs petits à l’ordre à chaque seconde.
La foule s’épaissit, les gourmands peinent à trouver une table libre pour déguster huîtres et escargots. La queue grandit devant le stand de churros, les enfants ont hâte de se réchauffer avec ces délicieuses torsades sucrées.
Sur la place Saint Jacques, les artisans de la région exposent leurs bijoux en verre, leurs confitures, bières et autres biscuits de Noël.
Cette année, la magie a été un peu gâchée par d’innombrables barrières en métal, ainsi que des hommes de sécurité fouillant les sacs à main. Ma fille me demande : « Pourquoi le monsieur regarde dans les sachets avec une lampe ? »
-Parce qu’il veut vérifier que certaines personnes ne viennent pas ici avec de mauvaises intentions, ma chérie.
Je ravale mes larmes, bénissant intérieurement ma fille de ne pas poursuivre ses questions et de s’émerveiller devant le stand des bonnets de Noël lumineux. Je regrette parfois qu’elle ne connaisse pas l’enfance insouciante qui a été la mienne, quand nous pouvions dormir à l’arrière des voitures sans être attachés, se balader dehors tout seuls sans craindre d’être kidnappés, manger des biscuits sans se dire qu’il faut « éviter de manger trop gras, trop salé, trop sucré »…
Diane