Le ravi, l’Arlésienne : qui sont-ils, quels sont leurs réseaux?
Rien d’autre, rien de moins que des personnages de la crèche des Santons de Provence, dont le récit baignât mon enfance. En effet, nous étions les heureux possesseurs d’une cassette audio (ouioui) qui occupait les longues heures des trajets en voiture en nous racontant cette histoire millénaire. (Nous avions aussi d’autres cassettes un peu plus « fun » mais moins dans le thème de ce récit!). Histoire sonore inspirée d’une tradition centenaire du sud de la France, tirant elle-même son origine à l’Est, bien plus à l’Est: on parle bien de la Nuit de Noël, la naissance de Jésus, Fils de Dieu chez les Catholiques, prophète chez d’autres.
Donc: Marie, Joseph, rejetés des toutes les auberges la nuit de ce qui deviendra Noël. La naissance de Jésus dans une mangeoire, avec pour toute source de chaleur, le souffle d’un âne et d’un bœuf. Les clairons des anges dans nos campagnes qui entament l’hymne des cieux (In excelsis deoooo)… et toute la pastorale du coup qui vient saluer le bambin!
ET DONC bien sur, on a transposé ça en Provence, parce que c’est toujours sympa de rajouter une couche « terroir » à tout ce qui existe. Aussi, à la crèche « de base » je dirai, c’est à dire le casting initial : Jésus, Marie, Joseph, âne, bœuf, Rois Mages, a-t-on ajouté une succession de personnages, DONT le ravi, l’Arlésienne (qui comme son nom l’indique ne faisait pas partie de l’histoire originelle à Bethléem hein pour les nuls en histoire-géo 😉 ).
Cela donne aujourd’hui lieu à une profusion de santons et à des crèches rivalisant avec les armées Playmobil ou Warhammer des enfants (et grands-enfants). Dans ma famille, on a à cœur de l’étoffer chaque année, en choisissant chacun de ses sujets avec soin. En terre cuite peinte à la main, hauts d’une douzaine de centimètre, ils semblent à deux doigts de s’animer sous nos yeux pour nous raconter inlassablement la même grande histoire.
Anne-Sophie