Il est 13h50. Une tasse de café dans la main, un plaid moelleux sur les genoux, je savoure mon après-midi de repos. J’hésite entre m’abandonner aux bras de Morphée ou regarder l’indémodable téléfilm de Noël. Je me suis levée tôt ce matin pour aller travailler, mes yeux clignotent mais je cède à la tentation et attrape la télécommande.
Comme à chaque fois, le film commence avec une jolie musique de Noël. Nous sommes aux États-Unis, dans un lotissement plutôt coquet. La maison est immense, l’extérieur bien entretenu et les guirlandes lumineuses s’étalent tout le long de la gouttière, dans les arbres et autour des fenêtres. À l’intérieur, la décoration est somptueuse, digne d’un magazine d’architecture, le sapin en plus. Il y a toujours une grande cheminée, un feu crépitant à toute heure et d’innombrables paquets cadeau sous l’arbre.
L’héroïne est une mère de famille aux cheveux soyeux et au maquillage soigné. Souvent, elle est la veuve d’un mari militaire, tombé au combat. Elle gère avec une main de maître une flopée d’enfants mélancoliques, l’entretien de sa gigantesque demeure. La plupart du temps, elle exerce un métier éreintant et frôle le burn out.
La pauvre femme doit travailler pour les fêtes, ses enfants et sa famille lui reprochent son absence, et elle décide subitement d’abandonner leur foyer pour partir dans un village perdu dans les montagnes. Là-bas, elle y rencontre un homme au regard sombre et mystérieux. Le jeune homme est souvent très séduisant, il porte une barbe de cinq jours et une chemise à carreaux. Il cache un lourd secret, une enfance difficile, une rupture compliquée. Mais, à notre grande stupéfaction, l’homme sauvage va peu à peu s’ouvrit et s’autoriser à aimer.
La fin est heureuse, notre héroïne bien aimée a trouvé l’amour. Ses enfants, eux, ont retrouvé le sourire. La veillée de Noël est une réussite, le dressage de la table est impeccable. Tout le monde s’entend à merveille, croit à la vie et à l’avenir.
Même si ce dénouement est prévisible dès les premières minutes, il n’est pas rare que je verse une petite larme. J’aime ces Noël à l’américaine, ces mères de famille parfaites, ces hommes ténébreux qui ouvrent leur cœur. Tout est cliché, tout est kitch, mais je me pelotonne sous ma couverture, une boîte de mouchoirs à portée de main et un sourire aux lèvres.
Diane