Quatre billets aller-retour : comme dans un manège…

 

-Alors, tu choisis quel véhicule, ma puce ? Le bus Dora l’exploratrice ? La navette spatiale Franklin ? Ou l’avion Buzz l’éclair ??

-L’avion ! L’avion ! C’est celui qui monte le plus haut ! Comme ça je peux attraper le pompon !

 

Pour notre voyage, pas le choix entre le bus ou la navette. Il va falloir le prendre, ce satané appareil ! Pas d’armatures qui nous maintiendront solidement ancrés au sol, pas de bouton lumineux pour monter ou descendre à notre guise. Et le pompon, ce sera la piste d’atterrissage ! Nous aurons ainsi droit à un deuxième tour dans une semaine.

Ici, pas question de s’installer en une enjambée et de donner le ticket au monsieur bourru avec la moustache.

Notre voyage commence ici, dans ce dédale de couloirs, de portiques, de quais, de portes. Un vrai labyrinthe pour moi ! J’observe les gens qui m’entourent. Certains affichent l’air blasé « Je prends l’avion tous les quatre matins ». Leurs gestes sont mécaniques. Ils anticipent chaque passage, vident leurs poches, présentent leur carte d’embarquement l’œil vide comme s’ils attendaient à la poste.

D’autres courent, traînant une flopée d’enfants et autant de valises. Le temps prend une autre dimension. Parfois c’est une course contre la montre pour ne pas rater la correspondance. Parfois il faut prendre son mal en patience dans les grands couloirs de l’aéroport. Des enfants jouent à la balle, des parents essayent des parfums de luxe pour un prix imbattable.

Puis arrive le moment où nous pouvons embarquer. À bord, nous pouvons à nouveau reconnaître les habitués. Ceux-ci sont déjà endormis avant même que l’on décolle! Après les consignes de sécurité et quelques manœuvres, l’appareil se lance sur la piste, de plus en plus vite jusqu’à ce que notre estomac semble se décrocher de l’intérieur. C’est parti !

Rapidement, je sors mon livre pour tenter d’oublier que nous ne touchons plus terre. Quoi de mieux qu’un polar suédois avec un meurtre d’enfant bien sordide pour vous occuper l’esprit ? Regarder par le hublot m’apaise. Les nuages forment un tapis de coton rassurant dans lequel je voudrais me lover.

-Hello, do you want to drink something? Water ? Coke ? Orange Juice ?

L’hôtesse de l’air me fixe. Elle est très belle, bien maquillée, avec des yeux de biche et une coiffure des années 50. J’essaie d’ignorer que je n’ai presque pas dormi et que je dois être ébouriffée et cernée à côté d’elle. Je mets un instant à saisir sa question et regrette de ne pas avoir pris le temps de feuilleter un guide de conversation pour me rafraîchir la mémoire. Mais c’est trop tard, je balbutie un triste «Water please » digne d’un mauvais doublage. C’est décidé ! Je vais me remettre à l’anglais !

Ce premier vol est court mais agité car il y a du vent au dehors. Nous arrivons à Amsterdam sous la pluie, la tête un peu à l’envers.

C’est la troisième fois que je prends l’avion. Mais je n’ai que peu de souvenirs de mes précédents voyages. Je pense que la peur grandit avec l’âge comme pour les manèges à sensation. Petite ils m’enchantaient, à présent ils ne sont pas loin de me terroriser !

Après une longue escale, c’est l’heure du deuxième vol. Un avion plus grand et plus confortable nous attend. La nuit est tombée. Les hublots se ferment. Les écrans s’allument.

Nous nous habituons vite au bruit du moteur, si bien qu’il ressemble à présent à un doux ronronnement.

Demain nous serons arrivés…

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Diane

 

 

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