1ère partie
C’est si simple. Et à la fois si complexe. Il suffit de prendre une map monde. On la fait tourner sur son axe pendant quelques secondes ou quelques minutes. Lorsqu’elle ralentit, on guette avec impatience le continent sur lequel nous allons atterrir. Notre doigt se pose, la sphère s’immobilise. Le hasard a choisi la destination de notre périple. Nous nous sentons alors comme un grain de sable, à la merci du moindre coup de vent, minuscule face au monde qui s’offre à nous.
Je tourne encore une fois cette grosse terre ronde. Cette fois-ci, ce n’est plus elle qui me porte. Je la fais pivoter lentement, savourant cette attente. Mais je ne laisserai pas le destin choisir pour nous. Mon doigt traverse les frontières, et se pose sur la maison de mon frère. Elle est là, au bord du golfe persique et j’imagine déjà y être.
Le premier pas est difficile. Pas pour tout le monde, évidemment. Mais pour moi si. Il faut accepter de quitter son cocon, comme un papillon qui prend son envol. Se dire que nos pas foulerons des pavés inconnus, qu’il n’y aura ni le café de notre village, ni la petite mamie du bas de la rue. Toutes ces choses qui font que notre vie est notre vie. Il faut alors envisager de laisser un bout de nous de l’autre côté du globe, de prendre des risques. Mais vivre n’est il pas le plus grand des risques ? Mettre tout son cœur entre les mains de celui qu’on aime en est un. Regarder ses enfants grandir en est un autre. Dans mon cas, il va surtout falloir braver ma peur de l’avion. Au-delà de ma propre appréhension, je sais que je vais tout faire pour rassurer mes enfants. C’est mon rôle et, sur le plancher des vaches ou au dessus des nuages, il reste le même.
Les sites internet sont nombreux, ils nous proposent tous le meilleur prix. Un simple clic et nous y sommes. À quelques heures de notre chez nous, ou bien de l’autre côté de la Terre. Mais il y a trop d’offres ! La tête me tourne, les chiffres dansent devant mes yeux. Je me sens tellement nulle, je ne suis même pas capable de réserver quatre pauvres billets d’avion. Je tâtonne à la recherche de mes anxiolytiques cachés au fond de mon sac. Je ne vais pas y arriver.
Nous nous retrouvons finalement dans une agence de voyages, ou une écervelée en fin de contrat nous manifeste toute la gentillesse dont elle est encore capable à 18h.
L’idée a germé il y a neuf mois, la date encore incertaine éloigne la peur et l’angoisse. Lorsque le papier sort de l’imprimante, ça y est. Il y a un lieu. Il y a une date. Des horaires. Les formalités administratives occupent le corps et l’esprit. Malgré tout, le quotidien nous happé et notre voyage apparaît comme un rêve, une promesse. Chaque jour, il devient un peu plus réel, un peu plus grand. Des images de désert et de soleil percent la neige de nos régions.
Peu à peu, les questions se bousculent. Elles sont parfois bêtes et nous surprennent la nuit ou à la caisse d’un magasin. Je commence à imaginer ma petite famille dans cet environnement inconnu. Puis à chaque fois, un soupir de soulagement. Nous serons ensemble, accueillis à bras ouverts, au milieu de sourires que l’on connaît bien. Alors l’angoisse cède la place à la hâte.
Puis un beau jour, ça y est. On sort les valises. Il est étrange de faire surgir du fond du placard les tongs et les maillots. Quelle joie de faire jaillir des tuniques colorées de nos armoires étouffées dans la laine. Tandis que la neige recouvre en silence notre jardin, j’imagine mes filles glissant en riant sur les dunes de sable.
Diane
On vous attend avec impatience !!!
Vive les vacances !!!
J’aimeJ’aime