On en verra trop
Et on en fera beaucoup
Des chevaliers comme toi
Trop jeunes pour partir au combat.
Des soldats venus mourir loin de chez eux qui ne rouvriront jamais les yeux.
Engagé volontaire, légionnaire
Mobilisés de force, passifs ou féroces,
Armée régulière, régime paramilitaire,
Forcé étatique ou dérive fanatique.
De ceux qui ont encore, des idéaux qui les honorent, et un sens de l’honneur bien trop fort.
Chaire à canon partie la fleur au fusil, têtes cabochées, bien faites ou trop pleines, qui iront se faire exploser, au nom d’une bannière, d’un emblème.
Dis-moi: quelle idée est assez belle, pour se faire tuer pour elle?
Des chevaliers Qatar aux guerriers Mongoles,
De la quête du Graal à ces croisades folles,
Des celles pas si lointaines, qui ont déchiré des familles,
La guerre est vilaine.
Elle t’abimera le corps, de douleurs de privations.
Elle t’abimera l’esprit, de doutes de frustrations.
Elle t’abimera le cœur, de haine, de déceptions.
Elle t’abimera la vie, de peur et d’agression.
Séduit par l’armure, séduit par les armes,
Séduit par le nombre, séduit par le grade :
De la poudre à tes yeux, pour cacher l’odeur de la mort et camoufler les plaies : celles laissées par les bombes dans les chaires, et les esprits tourmenté, de ceux qui jamais n’oublieront les regards hagards, les cris, la fumée, de ceux qui resteront hantés par les camarades tombés, et les dommages collatéraux qu’on n’aura pas pris soin d’éviter.
Et on en fera beaucoup
On en verra surtout trop
Des chevaliers comme toi
Trop jeunes pour partir au combat.
AnneSophie