La vie est une fête. Certains reçoivent des invitations et sont attendus de longue date. Leur chambre est décorée, les couleurs sont douces et accueillantes, leur arrivée est remarquée, chacun y va de son petit mot de bienvenue. D’autres sont des invités surprise et leur apparition peut entraîner différentes réactions. Lorsque la douce musique de la vie commence à se faire entendre, nous nous laissons bercer par cette ambiance aimante souvent mais malheureusement pas toujours.
Après quelque temps, la fête bat son plein. Tout le monde discute, certains rient, d’autres pleurent, il y en a toujours pour nous entraîner à faire des bêtises. C’est le début de la fête, tout est bon pour se faire remarquer. La maîtresse de maison a beau nous demander de baisser le son, nous prenons plaisir à augmenter le volume, encore et encore…
Heureusement, à l’heure de la raison, nous savons nous amuser plus sagement, aidons à débarrasser et à dresser la table pour le plat de résistance. Dans cette grande salle remplie de monde, nous allons d’un groupe à l’autre à la recherche de ces personnes qui nous font du bien, qui nous font grandir et avec qui l’on espère peut-être faire un bout de chemin… Nous découvrons notre caractère et celui des autres. Certains déambulent aisément, se sentent comme un poisson dans l’eau, riant, chantant, partageant ici une anecdote, là une accolade. Une personne se tient à l’écart. Elle se demande si sa robe n’est pas trop démodée. En plus, son collant est déjà filé…
Nous observons les invités les plus raisonnables : ils ne boivent qu’un seul verre, mangent quelques petits fours ou quelques légumes croquants puis rentrent se coucher tôt pour avoir bonne mine le lendemain. Mais quelques fêtards abusent de tout jusqu’au bout de la nuit, peu importe s’ils mettent trois jours à s’en remettre !
Malheureusement, il y a toujours des invités qui quittent la fête précocement. Certains beaucoup trop tôt, sans l’avoir choisi, avant même d’avoir vu le spectacle des enfants ou des petits enfants. D’autres partent de leur plein gré, ne pouvant plus supporter tout ce monde, ce bruit, cette lumière…
Parfois, dans une soirée, il arrive que l’on rencontre une personne qui va tout bouleverser, voire même nous donner envie de plier bagage, pour le meilleur et pour le pire.
De temps en temps, la fête tourne mal. On cherche des responsables, on se montre du doigt. Ce n’est pas du tout ce qui était prévu, une bagarre éclate, un couple se chiffonne, un enfant fait une colère. Malgré tout, il faut savoir continuer à danser, parfois en changeant le rythme, les pas ou la mélodie.
Vers la fin de la soirée, les invités sont fatigués. La plupart ont bien bu et bien mangé… D’autres ont bien quelque regret mais le temps a filé. Alors ils s’installent sur une banquette, prennent plaisir à refaire le monde et parlent de leurs cheveux gris.
Il y a moins de monde. Il y a moins de bruit. Dehors, le soleil se lève et l’on entend les oiseaux chanter. Quelques personnes seules luttent contre l’oubli. Alors elles se lèvent et se serrent dans les bras pour se dire au revoir. A bientôt, mes compagnons de route. Cette fête était finalement très réussie, je m’en rends compte à présent. Mais je suis si lasse, je vais rentrer me coucher. Merci Papa, Maman, de m’avoir invitée.
Diane